About Me

Too Curious..It's so Bad...

CARACTERE :
{300 mots minimum}

HISTOIRE :
Ma vie était vraiment parfaite. Avant. C'est assez égoïste de dire une telle chose, comme ça. Mais c'est la vérité : avant que papa ne retourne en Angleterre, son pays natal, et que maman se retrouve en fauteuil roulant, tout était parfait. Dire que c'est de la faute de mon petit frère serait non seulement cruel, mais en plus de cela totalement faux. Certes, Saisha n'aurait jamais dû naître. Mon père ne voulait qu'un seul et unique enfant. Mais était-ce vraiment une raison pour tout abandonner ? C'était juste là une preuve de sa lâcheté et de son manque d'amour et d'espoir envers sa propre famille. Étant donné que j'étais toute petite, j'ai eu besoin d'un bout de temps avant de me rendre compte à quel point cela avait pu être un acte méchant. Avait-il réellement pensé aux conséquences ? Ma mère sombra sans doute dans ce que l'on peut appeler une dépression et manqua de mourir dans sa voiture en rentrant du travail, un soir d'hiver. Mon cadet était encore trop jeune pour qu'on lui dise que notre génitrice n'allait plus jamais remarcher : alors, avec maman, on inventait des histoires. Au début, ça marchait, mais à un moment ce n'était juste plus possible : elle pleurait, chaque jour, et trouver de nouveaux mensonges s'avérait être de plus en plus difficile. Si elle devait remarcher d'ici quelques semaines, pourquoi cela faisait-il déjà quatre ans ? Et pourquoi était-elle en larmes si elle savait qu'elle allait guérir ? Sha était déjà un garçon intelligent, bien qu'à peine adolescent. C'est donc pour ça que, un jour, j'ai décidé d'aborder le sujet avec lui : pour que cela devienne enfin clair et qu'il puisse grandir autrement qu'avec des faux espoirs et des visions qui se contredisent. Ce fut dur, très dur, même. Mais ça ne pouvait que lui permettre d'avancer. Et moi, ce qui m'importait, c'était le futur. Et juste ça. Les souvenirs n'étaient pas tous bons à prendre. Et, bien que mon père restait un des hommes de ma vie, j'étais déçue : beaucoup trop pour lui pardonner ou le laisser approcher mon cadet. Comme si c'était quelque chose qu'il comptait faire : l'idée ne lui frôlerait jamais l'esprit, c'était évident mais je m'obstinais. Saisha était mon frère, et moi, sa grande-soeur. Je me devais donc de le protéger, comme le ferait une mère avec son enfant. De longues années s'écoulèrent donc, durant lesquelles je passais mon temps à m'occuper de ma mère, à étudier, et à faire la morale au plus petit. C'était épuisant, ô dieu que oui, mais je suis fière du résultat. Maman va beaucoup mieux, depuis. Elle sourit de nouveau. Et Sha, lui, est quelqu'un de bien. On peut me dire les ragots les plus écœurants du monde, je sais qui sont les membres de ma famille, et je déteste que l'on s'en prenne à eux. Je pourrais devenir très violente, si cela venait à arriver. Par chance, cela n'a encore jamais été le cas. Sinon je serais déjà en prison, pour meurtres, et cela serait un comble pour une femme qui rêve de devenir avocate, n'est-ce pas ? Lorsque mes 20 ans approchèrent, je fis la rencontre d'une jeune homme. Le genre attentionné, dévoué, aimant [...] le prince charmant, oui, en quelques sortes. C'est comme si il avait pénétré dans mon esprit et y avait dévoré mon lot d'exigences concernant la gente masculine. Notre relation a duré trois mois : oui, ce n'était pas très long. Un détail est survenu et, ce n'était plus possible : nos avis divergeaient considérablement et je lui ai découvert un visage beaucoup plus sombre. Il s'est montré sec, froid. Tellement différent : j'ai pensé que ce comportement si soudain pouvait simplement être lié à la peur d'être, enfin de devenir, papa. Il était plus jeune que moi, l'âge de mon cadet presque. Alors, oui, quelque part, je comprenais sa réaction. Bien qu'elle fut immature. Chacune de ses paroles m'a fait énormément de mal ce jour-là. Le dernier jour où j'ai pu lui parler d'ailleurs. Je suis partie, suite à cette discussion, chez mon père. Bon dieu, c'était effrayant. Durant le trajet, je ne cessais de repenser au passé : ce temps que, justement, j'essayais d'effacer de mon esprit ; mon père, l'accident de ma mère, Sei Hwan... et ce qui dormait encore profondément dans mon ventre. Cette pensée-ci, étrangement, me fit sourire. Cela ne pouvait être que positif. Il était peut-être le fruit d'un amour à sens unique, d'une histoire basée sur des mensonges ou je ne sais quoi d'autre d'ailleurs, mais il était à moi. En moi. Je ne pouvais hélas pas encore sentir son coeur battre à l'intérieur de mon corps, mais j'étais déjà en train de l'imaginer, main posée à l'endroit où je pensais qu'il se situait. La rencontre avec mon géniteur ne fut pas si terrible : et on parla. Énormément. Les choses devaient être mises au clair, c'est lui-même qui le voulait. Et j'étais du même avis : il ne faut jamais prononcer la sentence avant de connaître les deux versions des faits. Finalement, je l'ai approuvé. Il avait ses raisons, bien qu'elles soient égoïstes. Mais jouer le père de famille faux, ou devenir violent aurait été désastreux. 9 moins plus tard naquit mon fils. Oui, un petit garçon. Min Hwan. Certes, son prénom ressemblait étrangement à celui de son père, et alors ? Déjà qu'il était privé de sa présence, il pouvait au moins conserver un petit quelque chose de lui. Les premières semaines furent difficiles. Bien que j'étais habituée à m'occuper de chaque tâche à la maison étant plus jeune, faire attention à un bébé était dix fois plus compliqué. Et plus stressant. Bien lui tenir la tête, bien le nourrir, ne pas céder à toutes ses crises de larmes, faire attention à sa température [...] mais bon dieu, tous les efforts du monde n'étaient rien comparés aux forts sentiments maternels que j'éprouvais. Ce petit être, là, ne m'inspirait qu'amour. Et chaque jour, je devenais plus douée, mais aussi plus protectrice et plus observatrice. Pendant ce temps-là, je me décidais à devenir totalement autonome. L'accouchement étant passé depuis un bout de temps déjà, je fis un casting pour devenir modèle : on m'avait recommandé un endroit particulier, mais surtout, un job particulier. Devenir babe. Au départ, c'était hors de question. Mais après coup, c'était possible, et cela semblait même être une bonne idée ; il ne s'agissait pas de faire la pute, non, juste de faire des photos de charme. Oui, voilà. L'argent entra vite dans la maison : c'est d'ailleurs pour cela que je pris la décision de retourner en Corée, afin de m'y installer ; et devenir avocate. Des rêves pleins les yeux, je débarquais sur le territoire. Je découvrais mon appartement et j'envoyais mes cv. Une semaine plus tard, un stage me fut proposé : au palais de justice. Miracle. Me voilà à présent, avec pour seuls amis un calepin et un stylo, à suivre mes supérieurs dans toutes leurs affaires.